Fontaine Domitienne (Ancienne place Vieille)

Cette place est aussi dite place Vieille, car au cœur du village médiéval. Cette fontaine, au bord de la place rénovée récemment, a gardé son fût et son bassin d'origine. On ne connaît pas la date exacte de sa construction, mais elle est la plus ancienne et bénéficie de la même adduction que celle de Parlatan située plus haut (fontaine 6).

Les fontaines autrefois étaient précieuses pour les ménagères, mais servaient aussi d’abreuvoir pour les animaux et leurs surverses (trop plein) étaient dirigées vers des jardins et des parcelles ensemencées. La communauté gérait ce service, vendant l’eau « à bail » aux paysans intéressés qui devaient alors entretenir fontaines et canalisations, et respecter les heures d’arrosage prévues.

Les surverses étaient aussi utilisées par les artisans du quartier : potiers, tanneurs et meuniers.

Dès le Moyen Âge et jusqu’au début du XX e siècle, un moulin à huile fonctionnait l’hiver dans ce quartier. En souvenir de cette activité, le poète peyruisien Henri Bérard a composé le poème inscrit sur sa façade. Devenu boîte de nuit à la mode dans les années 80, c’est actuellement un bâtiment communal.

Les lavoirs attenants aux fontaines ont été construits à partir de 1851 où une loi impériale les a imposés aux communes.

Très tôt, des règlements communaux ont tenté de protéger les eaux : interdiction de laver le linge dans les bassins abreuvoirs, d’y jeter des immondices, de couper où dévier l’eau. Le montant des amendes profitait aux pauvres de l’hôpital.

Pourquoi « fontaine Domitienne » ?
La rue principale traversant le village était un tronçon de la voie romaine Domitienne allant d’Espagne vers l’Italie par le Mont-Genèvre et longeant la vallée de la Durance.

Cette rue s’appelle désormais rue des Barricades car elle était barricadée en période d’épidémie (peste ou choléra) pour éviter la contagion. Les habitants riverains devaient boucher leurs issues (portes et fenêtres) « à chaux et à sable » sous peine de fortes sanctions.

En remontant la rue vers la place de l’Église, on peut admirer les fenêtres d’angle dites à meneaux d’une très belle maison renaissance construite par un riche bourgeois au XVI e ou XVII e siècle.