Fontaine Saint-Roch

Le canal de Manosque

La réalisation du canal de Manosque, à partir de 1850, de Château-Arnoux à Corbières par des ingénieurs des Ponts et Chaussées, a été prise en charge par l’état. Elle a permis l’irrigation de toutes les terres ensemencées de la vallée de la Durance.

À la fin du XIX e siècle, lors des grands travaux de creusement du canal, on a trouvé à cet emplacement de nombreux vases, fûts et chapitaux de colonnes et une très ancienne muraille. En face, sur l’autre rive, la ferme du croûton fut un moulin à blé dès le XVI e siècle (une des meules a été reconstituée et posée près du portail d’entrée, au bout du pont), Elle correspond probablement à la « villae Petrosio », grand domaine agricole au temps des Romains mentionné dans les archives dès l’an mil.‍

Le Champ de Gau

C’est ici qu’est le « quartier du Champ de Gau » qui s’étend presque jusqu’aux vestiges du château et en offre une vue très dégagée. Depuis très longtemps, ce terrain en pente aménagé en « banquets » soutenus par des murs de pierre, autrefois propriété des seigneurs et morcelé dès le XVIII e siècle, est le paradis des jardiniers et des promeneurs en raison des nombreuses sources locales.

Origine du nom :
- soit « Champ d’aigo » car de multiples sources y sont répertoriées, dont celle de la grande fontaine qui alimente en partie le village ;
- soit « Champ d’Agout » du nom d’une ancienne famille noble propriétaire de plusieurs terrains dans ce quartier au moyen-âge.

Pendant plusieurs siècles, jusqu’au XVIII e , c’est un terroir d’un seul tenant appartenant aux seigneurs de Peyruis et arrenté (loué) à des fermiers. Ce sont des terres labourables ensemencées en céréales dans la partie basse et en prairie dans la partie haute, très bien arrosée.

Ce quartier s’étend de l’arrière de la chapelle Saint-Roch jusqu’au parking en face de l’église Saint-Nicolas et jusqu’au sommet de la butte. Ce terrain en pente a été a ménagé en « banquets » depuis très longtemps (le mot banquet est mentionné dans les arrentements dès le XVI e siècle).

C’est vers 1747 que commence le morcellement du terrain ; les premières parcelles vendues par le seigneur de Pilles sont au-dessus de la fontaine de Parlatan et le long de la rue de la Calade pour construire remises, greniers à foin ou boutiques.
Le seigneur de Pilles pose des conditions :
- les façades devront être alignées ;
- les canalisations qui alimentent la fontaine devront être accessibles pour d’éventuelles réparations ;
- les terrains derrière les constructions devront être clôturés pour éviter que des animaux n’envahissent les terres seigneuriales situées à l’arrière.

Pendant les années qui précèdent la Révolution, le terrain est de plus en plus morcelé et le chemin du Champ de Gau est percé pour permettre l’accès à la parcelle des nouveaux propriétaires. Des bassins d’arrosage et de nouveaux banquets sont construits.